LIVRE 1 – LA MORT
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1. LAMENTO
Les complaintes me parviennent par les battements d’ailes d’un messager essoufflé
Les promesses de retrouvailles sont marquées du fer du deuil
Le cœur lesté se laisse couler dans un tourbillon de lamento
Respiration saccadée et souffle court
Il n’y a de juste dans cette symphonie mortuaire que les soupirs,
Silencieux échos d’une douleur innommable
2. IN DOLORE
Elle décide de faire de moi son hôte établit ses quartiers et insidieusement manifeste son invasive présence par de multiples pièges pervers
Ma chair affaiblie et la fébrile vie otage barbotent nerveusement dans un courant tiraillées entre l’évanescent présent et le futur avide de nous emmurer dans son panthéon élimé
Étourdissement
Vertige
Engourdissement
Emporté par des flots de confusion seul face à une amoureuse psychotique qui cherche à faire périr l’objet de sa tendresse je tente de me ressaisir par une rigidité maladive shoots chronométrés cachets codéines substances anaphrodisiaques pour préliminaires d’une union forcée
Elle m’épuise me donne envie de vomir
L’acceptation est un tour de main que je maîtrise mal tant ses contours sont floutés par les avances sournoises de la démission mais c’est l’isolement que je prends pour favorite lorsqu’elle souffle sur mes plaies et étouffe dans l’intimité de ses bras ma peur
Une peur insistante qui se manifeste dans le doute porte haut l’étendard de l’ennemi me nargue de son petit doigt fourchue suce le peu d’énergie qu’il me reste pendant que passe le temps qui ferme les yeux pendant que chaque heure qui se dérobe que chaque jour qui se soustrait résonne comme une sentence sans appel
Intervient alors ma foi précieuse avocate elle intercède mais son plaidoyer est silencieux et ce silence en dit finalement long au fur et à mesure que s’échappe la vie
3. PLEUREUSE
Je sens la douleur
Mon sang se glace
Je t’embrasse en bravant la froideur
Elle ne gâchera pas ces derniers instants de dévotion
Que me veux à moi la raison,
Ne voit-elle pas que je suis possédée par la Colère ?
Dans mon cœur des milliers de volcans crachent leurs laves destructrices
Et la vie en moi se consume à grand feu
Si l’Amour est Douleur
Je te souffre jusqu’au plus profond de mon être
A ne plus vouloir être
Que me veux à moi la raison,
Ne voit-elle pas que je suis dévorée par le Chagrin ?
Après la Myrrhe et le Credo il pleut des larmes mêlées à de l’eau de rose avec lesquelles je te lave religieusement pour rituel mortuaire offert avec des bouquets d’Ave Maria
Que me veux à moi l’Acceptation,
Ne voit-elle pas que je suis anéantie par la Détresse ?
4. GARDEN OF SADNESS
What more could you possibly want more from me ?
Haven’t I nourish every nightmare and every deception the night sent my way ?
All was black
The obscurity was persistent
I indulged it and let the absence of light suit my exhausted eyes
I faded
Muted my feelings and buried them in the soil
I kneeled in the soil
I rooted in the soil
And planted my sadness
Tears turned into a sea of sorrow and I had enough tears to water thousands of forsaken gardens
So I sat
And I let out the waters of doom
And I let out the waters of rusty steel
And I let out the waters of my Anger
Time passed
And I passed with it
5. LE BAL
Au bal des nostalgiques les corps engourdis les mélodies ressuscitées sortent du noir accompagnés de tintements de sourires de claquements de doigts après la mort après les larmes la vie est promise malgré le vent qui râle derrière les murs joyeux alors on s’accroche à cette promesse on danse avec ses fantômes on boit avec ses morts et on refait la fête tous ensemble comme avant